Quand est-ce que la RDC va-t-elle enfin s’affirmer ?
Écrit par FiziMedia sur janvier 26, 2025
Il y a 140 ans, entre le 15 novembre 1884 et le 26 février 1885, se tenait la fameuse Conférence de Berlin, un événement marquant dans l’histoire coloniale du continent africain. Ce rassemblement a été organisé par les puissances européennes, notamment la Belgique, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, mais aussi par des acteurs américains et leurs multinationales, afin de redessiner la carte de l’Afrique en fonction de leurs intérêts économiques et géopolitiques. Ce qui a résulté de cette conférence est un partage brutal des territoires africains, sans prendre en compte les réalités culturelles et ethniques des peuples.
La Conférence de Berlin a imposé un destin tragique au peuple congolais en permettant à la Belgique de s’approprier le territoire du Congo. Plus qu’une simple possession coloniale, cet accord a ouvert la voie à une exploitation systématique des ressources naturelles de cette région, notamment le caoutchouc, l’ivoire et les minerais précieux. En dépit de cette domination étrangère, les richesses du pays ont été extraites au profit des puissances coloniales, au détriment de la population congolaise, privée de ses droits fondamentaux.
Un aspect capital de cet héritage colonial reste la décision prise lors de cette conférence : « Le bassin du Congo sera un marché ouvert pour les multinationales occidentales. » Cette déclaration révèle une vérité amère que beaucoup de Congolais, et au-delà l’ensemble du peuple africain, continuent de vivre aujourd’hui : une exploitation économique continue, même après la fin formelle du colonialisme. Le Congo n’a jamais cessé d’être un terrain d’investissement pour les puissances étrangères, qui ont systématiquement détourné ses ressources pour nourrir des économies extérieures au lieu de favoriser le développement national.
Alors, la question qui se pose est évidente : Quand est-ce que la République Démocratique du Congo (RDC) va-t-elle enfin s’affirmer ?
La RDC, riche d’un patrimoine minier exceptionnel, demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, malgré ses ressources naturelles abondantes. Les causes de cette situation sont multiples : une gouvernance fragile, des conflits internes alimentés par des intérêts extérieurs, et surtout, l’exploitation continue des multinationales qui prospèrent sur le sol congolais sans que la population n’en bénéficie réellement.
Dans un tel contexte, il devient essentiel que le peuple congolais prenne conscience de son histoire et de la manière dont il a été, et continue d’être, instrumentalisé par des forces extérieures. Les tentatives de diversion, les manipulations politiques internes, et les guerres économiques entre puissances mondiales sont autant d’obstacles qui empêchent la RDC de se libérer du carcan de l’exploitation. La véritable affirmation du Congo ne passera pas uniquement par des changements politiques superficiels, mais par une transformation en profondeur de son modèle économique, par une gestion transparente de ses ressources et par un contrôle national sur ses terres et ses richesses.
Le temps est venu pour la RDC de se libérer de l’emprise coloniale, même indirecte, et de réaffirmer son indépendance non seulement sur le plan politique, mais aussi économique. La route est longue, semée d’embûches, mais la prise de conscience collective et l’engagement d’une jeunesse consciente de ces enjeux peuvent constituer les premières pierres vers une véritable émancipation du pays. Le Congo doit redevenir un acteur souverain sur la scène mondiale, capable de tirer profit de ses ressources pour le bien-être de ses citoyens et non pour enrichir des multinationales étrangères.
La RDC doit enfin s’affirmer comme une nation libre, unie, et maîtresse de son destin. Mais cela passe par une révolution des mentalités, un retour aux racines de son histoire et une volonté politique indéfectible de mettre fin à l’exploitation systématique de ses richesses. Le Congo mérite bien plus que ce qui lui a été réservé jusqu’à présent.
fizimedia.ca
Écrit par Lùabanya Ben Ozo.