RDC : les FARDC dénoncent l’ineffectivité du retrait de l’AFC/M23/RDF de la ville d’Uvira

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont formellement remis en cause l’annonce du retrait de la coalition AFC/M23/RDF de la ville d’Uvira et de ses environs. Dans une communication officielle publiée ce 20 décembre 2025, l’État-major général des FARDC qualifie ce retrait de « prétendu » et affirme qu’il ne correspond pas à la réalité observée sur le terrain.

Selon le communiqué signé par le porte-parole des FARDC, le Général major Sylvain Ekenge, l’annonce de ce retrait a été apprise par voie de presse. L’armée congolaise estime toutefois qu’il s’agit d’un « simple coup médiatique » destiné à tromper aussi bien l’opinion nationale qu’internationale. Les FARDC y voient une manœuvre visant à détourner l’attention et à réduire la pression internationale qui s’exerce sur le Rwanda, présenté dans le document comme un « État agresseur », ainsi que sur ses forces et alliés opérant à l’est de la RDC.

Les FARDC soulignent que cette annonce ne résiste pas à l’épreuve des faits sur le terrain et dénoncent une « mauvaise foi flagrante » dans l’exécution des engagements pris dans le cadre de l’accord de paix de Washington. D’après l’armée congolaise, les organisations de défense des droits humains, la société civile ainsi que les populations locales confirment que le retrait annoncé n’est ni réel ni effectif.

Pour étayer leurs accusations, les FARDC évoquent plusieurs éléments concrets observés à Uvira et dans ses environs. Elles signalent notamment la présence visible et continue des combattants et unités armées du M23/AFC/RDF, toujours déployés dans plusieurs quartiers de la ville, occupant des positions stratégiques et contrôlant certains axes routiers.

Le communiqué fait également état de la présence de militaires rwandais au centre-ville d’Uvira, certains habillés en tenue de la police rwandaise, d’autres en civil. Des éléments auraient aussi été aperçus au port de Kalundu ainsi qu’à la frontière congolaise avec le Burundi. Par ailleurs, les FARDC dénoncent le maintien des barrières et des postes de contrôle installés par ces groupes armés, qui continuent, selon elles, à entraver la libre circulation des personnes et des biens.

Face à cette situation, les Forces Armées de la RDC disent vouloir attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur ce qu’elles considèrent comme une absence totale de retrait effectif. Elles réaffirment que les éléments de l’AFC/M23/RDF ne sont pas retournés à leurs positions militaires initiales, condition pourtant essentielle à la crédibilité de toute annonce de désengagement.

Cette déclaration intervient dans un contexte sécuritaire toujours tendu dans l’est de la République Démocratique du Congo, où les annonces de cessez-le-feu et de retrait des groupes armés restent régulièrement contestées par les autorités congolaises et la société civile locale.

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